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Les prestataires de santé à domicile en colère contre la baisse des tarifs «Sécu»

Par Le Figaro avec AFP

Publié il y a 3 heures

Une délégation devait être reçue dans l'après-midi par un membre du cabinet d'Olivier Véran.

Une délégation devait être reçue dans l’après-midi par un membre du cabinet d’Olivier Véran. Ludovic MARIN / AFP

Ils assurent le suivi des patients équipés d’une pompe à insuline, d’une perfusion ou d’un appareil régulant les apnées du sommeil : plusieurs centaines de salariés des prestataires de santé à domicile (PSAD) ont manifesté mercredi à Paris contre les baisses de tarif prévues dans le budget de la «Sécu».

Derrière des banderoles proclamant «Touche pas à mon PSAD» ou «Ne sacrifiez pas la santé à domicile», les manifestants se sont rassemblés devant le ministère de la Santé, au côté d’un squelette en fauteuil roulant, affublé d’un masque à oxygène, a constaté un journaliste de l’AFP. «Nos patients sont précieux, on veut les soigner au mieux», scandaient les professionnels en colère, qui répondaient à l’appel des trois principales fédérations du secteur, l’Upsadi, le Snadom et la Fedepsad.

Une délégation devait être reçue dans l’après-midi par un membre du cabinet d’Olivier Véran, pour demander la renégociation des conditions tarifaires et le «gel des mesures d’économies» inscrites au projet de budget 2022 de la «Sécu», présenté cette semaine en Conseil des ministres, et qui mènent selon les syndicats le secteur «au bord de l’asphyxie». «C’est insensé : on sait qu’il y aura de plus en plus de malades chroniques mais le gouvernement s’obstine à baisser nos revenus par patient», a expliqué à l’AFP Charles-Henri des Villettes, président de la Fédération des prestataires de santé à domicile (Fedepsad).

«On ne nous écoute pas, ça frise le mépris. Le gouvernement est focalisé sur l’hôpital et le domicile est oublié», alors même que la prise en charge des patients à domicile permet de «faire des économies» en évitant des dépenses hospitalières, a-t-il ajouté. Pendant la crise du Covid, le secteur a d’ailleurs «permis de soulager l’hôpital» en facilitant le retour à domicile de quelque 60.000 malades nécessitant une oxygénothérapie, soulignent les représentants des PSAD.

En dix ans, les remboursements de l’Assurance maladie pour ces prestations à domicile ont été réduits de 700 millions d’euros, à raison d’«une baisse tous les quatre mois et demi» entre 2011 et 2019, ont calculé les organisateurs de la mobilisation. En 2022, la baisse prévue est de 150 à 200 millions d’euros (sur un total de 4 milliards), dont plus de la moitié pour la prise en charge de l’apnée du sommeil.

«Prises en otage» par «l’acharnement comptable» des pouvoirs publics, les entreprises du secteur pourraient être contraintes de supprimer 4.000 emplois, soit 10 à 12% de leurs effectifs, afin de se «maintenir à flot», alertent-elles. Les PSAD assurent le suivi de 2,5 millions de patients au total, dont 1,4 million souffrant d’apnée du sommeil, 265.000 d’insuffisance respiratoire, et 80.000 de diabète insulino-dépendant.